Carpe Koï : Guide complet et astuces d’élevage

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Représentant à la fois la force virile et l’affection, la carpe Koï jouit d’une popularité immense en Asie. Ce poisson d’ornement, apprécié pour sa facilité d’entretien, aime le contact humain et se montre généralement sociable avec d’autres espèces aquatiques. Voici un aperçu de cette magnifique créature et des conseils pour sa bonne maintenance.

Découverte de la carpe Koï

Très demandée en Asie, notamment au Japon, en Chine, en Corée et au Vietnam, la carpe Koï (Cyprinus carpio) trouve ses origines dans des croisements réalisés au début du XIXe siècle. Ces manipulations génétiques sont nées de l’union de diverses carpes vivant dans les rizières, notamment des souches rouges, blanches ou jaunes. À la fin du XIXe siècle, la majorité des variétés modernes étaient déjà sélectionnées. Lorsqu’elle atteint sa maturité, cette espèce à l’eau douce peut mesurer jusqu’à 90 cm et peser jusqu’à 8 kg. Avec des conditions d’élevage adaptées, elle peut vivre jusqu’à une centaine d’années, témoignant d’une remarquable résistance.

Les teintes variées de la carpe Koï

Plus de 80 types de Koï sont recensés, dont presque un tiers sont considérés comme stables. Les autres représentent des croisements ou des variations. La carpe Koï apparaît dans une large palette de couleurs, encadrée par des motifs unicolores ou bicolores, voire tricolores. Parmi les teintes les plus courantes, on retrouve :

  • Rouge : appelé Aka ou Hi, avec des taches rouges ou un fond rouge orangé Beni ;
  • Blanc : désigné par Shiro ;
  • Noir : nommé Karasu ou Sumi, avec des taches noires ;
  • Jaune : appelé Ki, Yamabuki ou Aï ;
  • Crème : aussi connu sous le nom de Cream ;
  • Orange : Orenji ;
  • Brun : Cha (thé) ;
  • Gris : Nezu ou Nezumi (souris) ;
  • Argenté ou platine : Gin (métallique) ;
  • Or : Kin (doré).

Le mode de vie de la carpe Koï

Ce poisson a une forte tendance à vivre en groupe, formant parfois de véritables bancs. Essentiellement végétarienne, cette espèce n’adopte pas de comportements prédateurs. Elle cohabite harmonieusement avec ses congénères et autres poissons d’extérieur, tels que la tanche, l’esturgeon ou le goujon. Sa taille et ses habitudes de vie excluent toute option d’élevage en aquarium, préférant un espace plus vaste.

La superficie nécessaire pour accueillir une Koï

Un espace de vie adapté à la carpe Koï doit comporter un étang ou un grand bassin avec une profondeur minimale de 1,50 m pour réguler la température saisonnière. Une telle profondeur permet également aux poissons de se refugier dans la vase en période hivernale. En termes de volume, chaque poisson demande au moins 1 m3 d’eau pour évoluer sereinement, ce qui signifie souvent des bassins d’au moins 20 m3 pour garantir un espace suffisant. Opter pour un bassin long et étroit facilite la surveillance régulière de leur santé tout en offrant une meilleure visibilité.

Température de l’eau essentielle à la santé des Koï

La température idéale pour la carpe Koï se situe entre 20 et 28°C, avec une tolérance pouvant aller de 4 à 32°C. Il est crucial d’éviter l’exposition prolongée à des températures extrêmes pour préserver leur bien-être. La variation quotidienne ne doit pas dépasser 4°C. Le lieu d’installation doit être choisi avec soin : un endroit ombragé, à l’abri des arbres à feuilles caduques susceptibles de tomber dans l’eau. Un ensoleillement modéré de 5 à 6 heures par jour permet de limiter la prolifération d’algues tout en maintenant un environnement équilibré.

Qualité de l’eau et paramètres essentiels

Pour assurer une croissance optimal, l’eau doit présenter certaines caractéristiques : un pH compris entre 7 et 8,5, sans dépasser 9, une concentration en oxygène de 6 mg/l, un taux de nitrate inférieur à 50 mg/l, et l’absence de nitrites ou d’ammoniac, avec des seuils en dessous de 0,1 mg/l. La dureté de l’eau (KH) doit être comprise entre 100 et 300 mg/l, avec une teneur en calcium (GH) entre 8 et 14, et un niveau de phosphate inférieur à 0,035 mg/l.

Entretien du bassin et filtration

Une filtration efficace, complétée par une pompe adaptée, est indispensable pour maintenir une eau propre. La présence de végétaux aquatiques peut également aider à purifier naturellement l’eau, à condition qu’ils soient placés dans des paniers flottants ou séparément pour éviter qu’ils ne soient consommés. Lors du nettoyage, il est conseillé de changer environ un quart de l’eau tous les six mois pour préserver l’équilibre écologique sans stresser les poissons.

Alimentation de la carpe Koï

Végétarienne dans l’âme, la Koï se nourrit principalement de produits végétaux. Elle se contente d’aliments spécifiquement conçus pour les poissons de bassin, comme des granulés flottants riches en protéines, généralement entre 20 et 30 %. Elle apprécie aussi les aliments vivants tels que les crevettes, les vers de vase ou les daphnies, à donner surtout en période chaude.

Fréquence des repas

La fréquence des apports alimentaires dépend principalement de la température de l’eau. Lorsqu’elle est comprise entre 20°C et 27°C, la carpe Koï peut manger jusqu’à quatre fois par jour. En revanche, lors de températures inférieures à 7°C, il est conseillé de réduire leur alimentation au minimum, voire de cesser totalement, car elles entrent en semi-hibernation. Au début du printemps, leur appétit reprend peu à peu, accompagnée d’un ballet aquatique coloré qui anime agréablement leur environnement.